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L’Annihilatrice à Couettes… mais qui est-ce donc ?

Si vous n’avez pas lu Le Chevalier à la Canne Pêche, ne lisez pas cet article sur L’Annihilatrice à Couettes, deuxième tome de La Saga de l’Antévers écrite par Guilhem. Et comme vous n’écoutez rien, vous allez évidement lire le texte qui suit, alors ne venez pas faire chier après que je vous ai spoilé le bouquin !

En démarrant la lecture de L’Annihilatrice à Couettes, bon nombre de questions ont éclaté dans mon cerveau comme des popcorns…

Mais qui est donc L’Annihilatrice à Couettes ?

Le récit démarre toujours avec du liquide non pas cette fois-ci dans une taverne mais en plein milieu du fleuve-océan. Après s’être fait mordre par une truite loup garou, notre héros Lupin se transforme une fois par mois en salmonidé pour frétiller sous chaque pleine lune. Comme il ne contrôle pas ses métamorphoses, il se retrouve hagard et à poils dans l’eau. Mais encore une fois il est repêché par le vieux pêcheur. Ce dernier pourrait comme tous les anciens de son âge jouer au Qwircle. Mais non il a d’autres ambitions. Et il entraine donc Lupin dans sa nouvelle lubie : plonger tête baissée dans le Maelstrom afin de défier le Dieu des Mers.

Quant à Sélène après avoir compris que son véritable admirateur n’était autre que Lupin, elle le perd de vue. Elle suit alors ses compagnons – l’ours-nandi, la gorgone, le mort-vivant, le revenant et le teignome – en route pour Asia. Ensemble ils vont tenter de rassembler tous les fragments d’un artefact permettant de mettre fin à la guerre entre l’Archange et le Magistère. Sauf que leur chemin est semé d’embuches, ou devrais-je dire de cailloux ! En effet Sélène rencontre Pierre, un membre du peuple des pierres. Il lui confie que tous ses semblables pétrés la chassent depuis son enfance voyant en elle l’Annihilatrice à couettes celle qui détruira le monde.

Le galet parlait. Des souvenirs confus revinrent à l’adolescente.
Ce n’était pas la première fois qu’un caillou s’adressait à elle…
– Euh… Bonjour ? Vous êtes…
– Je m’appelle Pierre.
– Ah.
– Et j’ai inventé une prophétie dont tu es l’élue, Sélène.

Guilhem, L’Annihilatrice à Couettes, p.

Mais qui donc a la plus grosse ?

Pendant ce temps, après avoir vaincu l’Oracle, l’Archange essaie en bon control freak qu’il est d’étendre son pouvoir sur tout l’Antévers. Mais il n’est pas le seul à vouloir dominer le monde. Et je ne parle pas de son ennemi juré le Magistère. Ce dernier a semble-t-il tout compris au sens de la vie. Soit ne plus se prendre la tête et lire des bouquins. Au grand désarroi de son fidèle conseiller, un panda qui tente de remettre un peu d’ordre dans le chaos semé par la nonchalance de l’archi-démon. Non celui qui veut reprendre le contrôle n’est autre que Dieu lui-même.

– Il vous traite de… « sans couilles ».
– Ah oui ! cria l’Archange. Eh bien, dans ce cas répondez-lui officiellement que j’arrive, qu’il se prépare bien, car ça sera sa dernière bataille. Et écrivez-lui que quand je les lui aurai collées sous le nez, il verra si je suis un « sans couilles ».
Le ministre hésita à prendre la parole. Le moment n’était peut-être guère opportun pour rappeler à l’Archange que dans la mesure où ni lui ni le Magistère n’était outillé, l’insulte tombait à plat.

Guilhem, L’Annihilatrice à Couettes, p.21

Mais qui sont tous ces gens ?

Dans le premier volet de la Saga de l’Antévers, on découvrait les héros principaux. Là ils sont toujours présents évidement. Y compris le mort-vivant dont la vie, si je puis dire, ne tient plus qu’à un fil au sens propre comme au sens figuré.

Toutefois on en apprend davantage sur bien d’autres personnages tout aussi captivants.

Notamment le fameux pêcheur qui avait offert la canne à pêche magique à Lupin. J’ai vraiment adoré les passages avec lui, car ils sont gavés de moments fantastiques comme lorsqu’ils se faufilent dans une cité secrète au fond du fleuve-océan. De plus derrière son apparence de vieil hurluberlu, on découvre que l’ancien en connait un rayon dans le domaine maritime. Il est d’ailleurs même craint et respecté par bon nombre de créatures marines. C’est pourquoi j’ai l’intime conviction que ce mystérieux vieux loup de mer va jouer un rôle clé dans toute cette histoire insensée.

Alors que Lupin admirait un coquillage à la nacre iridescente, Pêcheur se jeta sur lui, l’entrainant à couvert. Au travers du vert foncé des wakamés gluants qui dansaient dans le courant, Lupin vit distinctement passer au-dessus de leur tête quatre imposants chevaux de mer. Ils portaient un filet sur leurs flans et des cavaliers sur le dos, dont il n’aperçut que les pieds palmés à peau bleue et les tridents acérés qu’ils pointaient vers le sol.

Guilhem, L’Annihilatrice à Couettes, p.155

Et puis il y a d’autres êtres étranges qui apparaissent tout au long du récit, comme Pierre la pierre et le maître de l’anastrophe le Grand Monolithe. Ou encore le conseiller du Magistère qui fait appel aux services d’une énigmatique femme-renarde ayant pour mission de lui ramener la gorgone, arme indispensable pour remporter la victoire sur l’Archange.

Mais dans quel monde vivent-ils ?

En plus de suivre les péripéties de personnages hauts en couleur avec une vie totalement délurée, le roman lève le voile sur certains mystères à propos de l’Antévers.

On découvre quelques pans de son histoire comme le massacre du peuple des nains, sa géographie avec l’existence d’un quatrième continent Terra Incognita et sa géologie saugrenue.

Soit une boule toute creuse dans laquelle les peuples de l’Antévers vivent tous sur la paroi intérieure.

Vous vous dites Ah merde. C’est encore un sale coup de Dieu ?! Et ben non, même lui se pose la question.

Terra Incognita ! Tu vas pas me dire que tu croyais qu’il n’y avait pas un quatrième continent après l’océan circulaire. Après, y a quasiment personne qui sait. Les gens y sont entourés par un cercle d’eau. Y en a pas un moins gland que les autres pour penser qu’il y a peut-être quelque chose au-delà…

Guilhem, L’Annihilatrice à Couettes, p.75

Enfin Guilhem nous livre aussi des scènes drôles, trash et d’autres plus… érotiques… à en faire rougir Jean-Baptiste Grenouille, le héros du roman Le Parfum. Eh eh tout de suite, je vous vois venir, vous avez envie de sauter des pages… Polissons !

Guilhem, sera-t-il le roi de l’héroic fantasy française ?

À la manière de George R. R. Martin, Guilhem tisse son livre comme un scénario de film. À chaque chapitre on suit les péripéties d’un personnage à qui il arrive toujours une multitude d’évènements. Mais contrairement au grand maître barbu à la casquette de marin, Guilhem ne porte pas de chapeau. Et puis surtout il possède un style bien plus lisible et qui s’améliore à chaque tome.

En effet, j’ai la sensation que Guilhem, après avoir pris ses marques dans Le Chevalier à la Canne à Pêche, nous livre ici un bouquin avec une plume toujours aussi fluide et encore plus riche.

Pour conclure, l’Annihilatrice à couettes est encore plus fou que le premier volet, toujours aussi drôle, loufoque avec une histoire bien ficelée qui file à toute allure. Et comme dans toute bonne saga, ce nouvel épisode apporte quelques éclaircissements sur l’intrigue. Mais malheureusement il nous laisse avec encore plus d’interrogations ! C’est frustrant, évidement, mais l’envie de lire la suite est encore plus forte. Alors vivement le tome 3 Le Retour du Revenant ! En attendant vous pouvez vous procurer le dernier tome sur le site de l’éditeur.

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