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La malédiction des Dragensblöt

La malédiction des Dragensblöt est la nouvelle saga fantastique de Anne Robillard éditée chez Michel Lafon. Ce récit raconte comment un homme sans avenir va trouver un nouveau but dans sa vie, briser la malédiction qui détruit sa famille depuis 900 ans.

Si tu pensais que ta vie était pourrie…

Nous sommes à Londres en 2019, et l’histoire démarre dans une taverne… comme dans Le chevalier à la canne à pêche, dans Chronique d’un tueur de roi ou encore dans Les chevaliers du Tintamarre… bref comme dans toutes bonnes histoires fantastiques qui se respectent.

Assis au comptoir nous faisons la connaissance de Samuel Andersen. Sa vie triste et pathétique ne fait pas du tout rêver. Certes Samuel est un brillant pianiste mais il a tout perdu. Parce qu’il a fait le choix de signer le mauvais contrat, il ne touche pas un seul kopeck de toutes les chansons qu’il a pu écrire et qui sont diffusées continuellement à la radio. Ce qui a provoqué sa ruine. De plus, le jugeant incapable de garantir la sécurité de la famille, sa femme l’a quitté emmenant avec elle leur unique fille Émilie.

– Je voulais seulement savoir si vous étiez vraiment là.
– Vous croyez qu’un mirage vous remettrait les titres d’une aussi importante propriété ?
– Nous sommes au milieu d’une rue déserte. Je suis assis dans l’eau et vous êtes habillé comme un personnage de Charles Dickens. Vous ne trouvez pas que c’est un peu curieux ?

Anne Robillard, La Maldédiction des Dragensblöt – tome 1 Le château

Samuel décide alors de mettre fin à sa vie. Oui le premier chapitre est d’un joyeux optimiste.

Après avoir passé la soirée dans son bar habituel, il part en direction de la Tamise pour s’y jeter. Mais un mystérieux inconnu vient lui remettre un document attestant qu’il vient d’hériter une demeure. Sauf que son ancêtre testateur est mort il y a 900 ans. Samuel pense alors qu’il est victime d’une méchante farce. Mais ses pas le conduisent vers son nouveau domicile.

Samuel, le seul à lever la malédiction des Dragensblöt

Lorsqu’il pénètre dans l’immense manoir dont il est l’heureux propriétaire, il rencontre son ancêtre Ulrik qui n’est autre que le fantôme d’un viking. Ce dernier lui explique alors que toute la famille est victime d’une malédiction. Parce qu’un jour Ulrik a malencontreusement détruit la maison d’une sorcière. Cette dernière a alors jeté le mauvais œil sur lui et tous ses descendants.

Il n’y a qu’une seule explication : je suis en enfer. Au lieu de me jeter dans les flammes avec le diable, le bon Dieu m’a isolé de mes semblables dans une cage dorée.
Il ferma les yeux et sombra dans le sommeil. Le tiroir du buffet s’ouvrit alors de lui-même. Une couverture de laine en sortit et vola jusqu’à Samuel. Des mains invisibles la déplièrent et la posèrent doucement sur lui.

Anne Robillard, La Maldédiction des Dragensblöt – tome 1 Le château

Alors si Samuel ne veut pas que lui et sa fille soient à leur tour coincés dans cette maudite demeure, il doit briser la malédiction.

Pour cela rien de plus simple ! Remonter le temps, retrouver Ulrik et l’empêcher de cramer la cabane de la vielle foldingue.

Voyager dans le temps et retrouver ses ancêtres

Rien de tel que les voyages dans le temps pour construire son arbre généalogique !

Une fois par semaine, pendant 24 heures, Samuel peut franchir une porte au pif. Il plonge alors dans la vie d’un de ses ancêtres. Le nom de la personne est indiqué sur la porte. Mais voilà c’est écrit en runes. Et comme Merlin, Samuel ne sait pas lire le runique. Ses premiers choix le propulsent donc au Moyen Âge, à l’âge d’or de la piraterie ou encore dans le New York du début du XXème siècle.

Si ça continue ainsi, j’aurai un casier judiciaire soixante-cinq ans avant ma naissance

Anne Robillard, La Maldédiction des Dragensblöt – tome 2 Thorfrid et Brynjulf

Ces sauts dans le passé m’ont rappelé un peu Prisonniers du Temps. À l’instar du livre de Michael Crichton, la Malédiction des Dragensblöt mélange suspens, intrigues, histoire d’amour tout en saupoudrant de quelques détails historiques. En effet à la fois on en apprend davantage sur les aïeux de Samuel et en même temps on découvre le quotidien de l’époque à laquelle il tombe.

Mais je dois reconnaître que le récit est pour l’instant un peu trop tout beau tout rose. En effet Samuel a eu la chance de croiser des ancêtres plutôt sympathiques, attachants et même avenants. Mais j’ai hâte de le voir papoter avec le vieux Jonas tueur en série ou encore Anthony le vampire… Et oui on a toujours dans la famille un vieil oncle beauf ou un cousin un peu rustre voire même cruel qu’on a pas très envie de croiser aux repas de famille.

Notre belle famille

Au-delà du récit fantastique que nous offre savamment Anne Robillard, il y a aussi un aspect philosophique voire même spirituel.

J’ai trouvé par exemple intéressant que Samuel tente de comprendre les problèmes de ses parents tout en essayant de les aider à les dépasser.

De plus c’est aussi touchant de voir comment Samuel parvient finalement à se sortir de sa dépression et même à reprendre goût à la vie. En effet, il trouve enfin un espoir de créer un futur pour lui et sa fille. Mais surtout il a un nouveau but : retrouver l’amour de sa vie qu’il a rencontré dans le passé.

Donc vous l’aurez compris la Malédiction des Dragensblöt nous parle aussi de réincarnation et de vieilles âmes qui cherchent à se retrouver au fil du temps. Mais je vous rassure ce n’est pas aussi complexe que Cloud Atlas.

Pour conclure, malgré quelques passages un peu mollassons, j’ai dévoré ce livre. Je ne connaissais pas Anne Robillard, et je me demande comment j’ai fait pour passer à côté de cet auteur durant toutes ces années. Elle possède un style très fluide mélangeant habilement récit d’aventures et histoire d’amour. Tous les ingrédients qui rendent la saga de la Malédiction des Dragensblöt vraiment captivante à lire.

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